Saint Seiya Inferno Universe

Chapitre 6 : Le Nekyomanteion, lieu d'une nouvelle Destinée

Le soleil plongeait une fois de plus dans les abysses, finissant sa course stellaire en se rapprochant de la Terre et illuminant une dernière fois chaque être qui vivait à sa surface. Pourtant, dans l'obscurité de la nuit, une multitude de feux s'étaient illuminés.

Les hommes, dans leur peur des Ténèbres et de ses dangers, allumaient depuis leur création ce feu, le don du titan Prométhée, qui avait ainsi garanti la survie de l'humanité. Le feu, le plus grand don des hommes, et surtout, le plus grand don de Gladius.

Cela faisait deux semaines que les Spectres avaient quitté le village d'Oneiros et le jeune garçon, par sa maîtrise de l'élément infernal, avait étonné son nouveau maître. Le jeune homme était capable d'enflammer ses poings à volonté et de générer des boules de feux mêlées à son cosmos, des orbes si puissantes qu'elles explosaient à la moindre déformation de leur enveloppe enflammée. A travers les plaines côtières, puis dans les landes, et enfin dans les steppes arides de Grèce, le jeune homme s'entraînait chaque jour auprès de Lokus et de Nergal, tout en portant sur son dos l'urne du défunt spectre de la Fourmi.

Ce qui étonnait le plus Nergal, c'était l'incrédulité, non, l'inconscience dont faisait preuve le jeune apprenti. Alors que lui-même s'était éveillé au cosmos après des années d'entraînement, le jeune Gladius était capable d'utiliser le sien sans difficulté, sans même s'en rendre compte. C'était comme si il était né avec ce don et avait vécu avec sans même s'en étonner.

Le jeune Gladius poursuivait ainsi, en avançant un peu plus dans les terres, son entraînement quotidien sous la direction de Nergal, qui initiait son apprenti aux techniques de combat des Spectres, soignant ses coups trop larges et trop lents, tout en améliorant sa garde, pas assez solide et surtout trop éloignée de ses organes vitaux.

Le jeune garçon s'améliorait de jour en jour, subissant les entraînements sans broncher, plus motivé que jamais. Lokus de la Panthère laissait le jeune garçon utiliser ses poings sur lui, ou plutôt essayer, car en plusieurs jours d'entraînement Gladius ne réussit jamais à ne serait-ce qu'effleurer le Spectre. Néanmoins, Gladius devenait un peu plus fort chaque jour. Seul point noir au tableau, l'éveil au cosmos du garçon.

En effet, il semblait que les flammes que créaient Gladius ne semblaient pas se séparer du cosmos de celui-ci. Le jeune homme ne savait sans doute même pas comment faire. Nergal devait en savoir plus sur sa vie, ce qu'il fît peu avant de s'endormir, alors que lors d'un orage, les Spectres avaient trouvé refuge à l'abri d'une grotte.

  • - Gladius, puis-je te parler ?, demanda Nergal peu avant que le jeune homme n'ôte son plastron.
  • - Bien sur, Maître. L'entraînement d'aujourd'hui vous a déplût ?
  • - Non, au contraire, rassura Nergal en posant sa main sur l'épaule de son disciple. Tu apprends vite les us et coutumes du combat et tu fais preuve de capacités exceptionnelles.
  • - Vraiment ???, souri Gladius fier de lui, le regard pétillant.
  • - Oui, mais tu es encore très loin du niveau nécessaire pour devenir Spectre, Gladius. Tu stagnes même quant à l'éveil de ton cosmos.
  • - Mais..., commença le jeune homme, je réussis à créer des flammes et à générer des boules de feu extrêmement puissantes... N'est-ce pas là mon cosmos ?
  • - Non, Gladius. Le cosmos est bien plus qu'une simple flamme que tu peux créer et manipuler à volonté sans jamais te brûler. En vérité, je pense même que sans ton cosmos, tu serais incapable de faire de feu. Tes dons sont surprenants, ton cosmos est là, présent, mais tu ne te rends même pas compte que tu l'utilises. C'est pourquoi j'ai besoin de savoir une chose ; comment as-tu appris à utiliser le feu ?
  • - Ah..., soupira Gladius d'un air triste, c'est mon père qui m'a appris à maîtriser les flammes, peu avant sa mort...
  • - Ton père était-il un Spectre ?
  • - Je ne sais pas... Il était très discret sur ses activités et partait parfois pendant des mois avant de revenir à Décharonia...
  • - Attends..., coupa Nergal en écarquillant les yeux, tu as bien dit Décharonia ?
  • - Oui, c'est bien ce que j'ai dit.
  • - Mais Gladius... Décharonia... la Cité de l'Achéron ? La Cité Infernale ?
  • - C'est ainsi qu'on l'appelait autrefois... la Cité Infernale, la ville du peuple de Feu. Nous cueillions des fruits rouges sang gros comme des poings qui rapportaient beaucoup sur les marchés et le Fleuve Achéron nous fournissait des poissons si gros qu'un seul d'entre eux nourrissait une famille pendant trois jours. Une immense statue d'Hadès, en bronze et argent, trônait au centre de la place du village et chaque dimanche, d'immenses processions remontant aux portes de la ville accueillaient les gens des cités avoisinantes, pour venir honorer le Dieu des Enfers.
    Mais il y a quatre ans, la ville a été rasée... Mon peuple massacré jusqu'au dernier et chaque arpent de terre a été couvert de sang. Des barbares qui ne respectaient rien, des bandits, des charognes... avaient profité de l'obscurité de la nuit pour piller la ville et réduire à néant toute trace de civilisation... Seul moi ait réussi à m'enfuir en plongeant dans l'Achéron, protégé par mon père, qui périt sous mes yeux alors que le courant du fleuve m'emportait au loin...

Les mauvais souvenirs jetèrent un froid entre le disciple et son maître qui ne répondit pas tout de suite, comprenant la douleur de Gladius. Le jeune homme semblait perdu dans ses pensées, tenaillé par les images de violence qui avaient marqué son enfance.

Néanmoins, Nergal avait compris l'origine du problème et savait désormais comment aider son apprenti.

  • - Je comprends ta douleur et ta peine, Gladius. Tu es sans doute le dernier représentant de tout un peuple mais sache que tu peux être fier d'en avoir fait partie. Gladius, ton père t'a t-il raconté la légende de la Cité Infernale ?
  • - Pour mon peuple, c'était plus qu'une légende. C'était un dogme, un texte sacré !
  • - Dans ce cas, peux-tu me la raconter ?, demanda Nergal d'un œil complice.
  • - Bien sûr, souri Gladius. Il est dit qu'à l'apparition d'Hadès sur Terre, les Hommes eurent peur de lui et se rangèrent massivement du côté d'Athéna, la Déesse de la Guerre, de la Sagesse et de la Justice. C'est pourquoi les terres du domaine Sacré du Dieu restèrent en jachère et la peine du Sombre Monarque changea ces terres stériles en déserts. Seul les Décharoniens, aux cheveux rouge sang, restèrent à ses côtés car ces hommes étaient nés proches du Fleuve Achéron, qui en plongeant dans les entrailles de la Terre, rejoignait le Styx, le fameux fleuve infernal. Ces hommes étaient des sédentaires qui ne souhaitaient pas laisser leur terre à l'abandon, peu importe les malheurs qui s'abattraient dessus. Ils formèrent ainsi l'avant-garde des guerriers du Sombre Monarque et réussirent à convaincre d'autres hommes de rejoindre les terres d'Hadès, convainquant même l'humanité que le Dieu des Enfers n'était pas néfaste ou maléfique mais simplement un Dieu aimant, protégeant les hommes dans l'au-delà. Alors, pour remercier les Décharoniens, Hadès créa la Cité Infernale et afin que le peuple de feu ne manque de rien, il fît apparaître un verger de fruits rouge sang. Puis, s'approchant de l'affluent du Styx, la main du Dieu toucha le Fleuve Achéron où une nuée de poisons à la chair tendre et de taille impressionnante apparurent, garantissant la survie des Décharoniens.
  • - C'est une bien belle légende, complimenta Nergal, mais je sais autre chose sur ton peuple.
  • - Quoi donc ?
  • - Il est dit que les Décharoniens sont les gardiens d'un des pouvoirs du Sombre Monarque : le feu sacré, c'est à dire la capacité de créer du feu sans bois, sans poix et sans aucune aide de la nature. Un cosmos de feu pur animerait le cœur de ces guerriers et la plupart d'entre eux auraient été des Spectres d'Hadès mais cela fait des années qu'ils ont brutalement disparu... Il faut dire que l'emplacement de leur cité est toujours resté secret.
  • - Alors... je suis... détenteur du feu sacré ?
  • - C'est ce que je crois, répondit Nergal, et ce don est aussi ta principale faiblesse car tu n'arrives pas à distinguer ton propre cosmos de ce feu qui t'anime. Mais ne t'en fais pas, dès demain, nous serons arrivés au Nekyochoro et tu suivras un entraînement digne de ce nom. Je t'apprendrai à maîtriser ton cosmos, Gladius, sois en sûr. Maintenant repose-toi, car il nous reste encore une demi-journée de marche avant d'arriver à destination. Sois prêt aux aurores.
  • - D'accord, répondit Gladius visiblement surpris par les déclarations de Nergal. Et merci... Maître.

Le lendemain, les trois Spectres marchèrent encore une vingtaine de kilomètres à travers des plaines arides et dépourvues de vie, arrivant à une colline pentue qui masquait le reste du paysage.

Les trois guerriers gravirent facilement la colline et le jeune garçon aux cheveux de rubis pût alors voir un nouveau paysage se dresser devant lui. Le sommet atteint, Gladius prît une claque : la cité de Nekyochoro était en vue. Gladius enleva alors l'urne de la Fourmi qu'il portait depuis le début du voyage et la posa précautionneusement à ses côtés, comme pour laisser l'âme de Pirithos, peut-être encore dans son Surplis, admirer la Cité qu'il n'avait pu revoir de son vivant.

Creusée sur les flancs même d'une montagne, la cité était entourée d'immenses remparts de pierre qui semblait avoir jailli du sol. Dans l'enceinte même de ce rempart, la ville s'étendait sur au moins deux kilomètres, garnis de maisons aux toits en ardoise noir avec, ça et là, des centaines de bannières représentant le Sombre Monarque entouré de flammes et à ses pieds des hommes en tenue de combat : l'armée d'Hadès.

Ceux-ci étaient d'ailleurs omniprésents, des centaines, non, des milliers de garde fourmillaient près des remparts, à l'extérieur comme à l'intérieur de ceux-ci.

La population du Nekyochoro elle-même était très importante. Une foule gigantesque se pressait pour entrer dans la cité, tandis que les rues de celle-ci étaient tellement remplies de populace qu'on ne distinguait même plus les pavés.

Enfin, tout en haut de la cité, sur la crête de la montagne, une immense porte d'une vingtaine de mètres de haut et d'une centaine de mètres de large, était dressée sur une gigantesque place. Sur cette place, et devant la gigantesque porte de pierre, étaient sculptés d'immenses statues recouvertes d'or, d'argent, d'ivoire et d'un matériau précieux noir que le jeune homme ne connaissait pas. Il y avait une statue de chaque côté de la porte.

Gladius reconnût les dieux Thanatos et Hypnos, les redoutables Dieux de la Mort et du Sommeil, les plus puissants serviteurs d'Hadès. Mais la plus belle des statues était sans nul doute celle qui se dressait au centre de celles-ci. Plus imposante, drapée de noir, de rouge et de violet, la Statue d'Hadès était la plus belle que le jeune garçon ait jamais vu.

Le Dieu des Enfers était sans armure, vêtu d'une tunique longue, avec d'immenses ailes noires déployées face au soleil. Les mains du Dieux étaient elles-mêmes tendues vers la ville, comme si le Dieu veillait éternellement sur la Cité.

Le jeune apprenti Spectre était ébahi par tant de vie dans un lieu aussi désolé et la grandeur de la ville inspirait au jeune garçon une fierté inégalée, la fierté de servir un Dieu dont chaque empreinte sur le sol donnait naissance à une merveille de civilisation.

Nergal et Lokus, eux, avaient déjà repris leur chemin et se dirigeaient déjà vers la ville, si bien que le jeune homme ne se rendit compte de leur absence qu'après quelques minutes d'admiration. Il rattrapa ses deux compagnons juste devant l'entrée de la ville, alors que ceux-ci attendaient avec les gens de pouvoir entrer dans la ville.

Ceux-ci regardaient les Spectres avec beaucoup de respect et beaucoup n'osaient pas s'approcher pour entrer dans la file derrière les Spectres, comme si une aura sacrée émanait de leurs corps.

  • - Tu dois être ébahi, n'est-ce pas Gladius ?, demanda Lokus au jeune garçon. Même moi je suis encore impressionné à chaque fois que je reviens ici.
  • - Il y a de quoi !, s'exclama l'Apprenti Spectre. Comment une telle cité a-t-elle pu germer dans un milieu si hostile ?
  • - C'est grâce aux sources d'eau souterraines ainsi qu'aux mines d'or et d'argent plus au nord, expliqua Lokus. La ville a connu ainsi un développement rapide et ce grâce à la protection du Dieu des Enfers. Mais tu es loin d'avoir tout vu, Gladius, attend que nous ayons franchi les Portes de Cerbère !

Les Spectres franchirent les portes de la cité après une demi-heure d'attente. Une fois à l'intérieur, le jeune Gladius redoubla d'émerveillement.

Des marchands s'étalaient le long de l'allée centrale sur des centaines de mètres, proposant une infinité de produits différents allant des aliments de consommation de tous les jours aux produits les plus exotiques, comme des épices venues d'Orient ou encore d'étranges grigris censés éloigner les mauvais esprits.

Qui plus est, avec les marchands des étales, d'autres se promenaient directement dans les allées aux grés des passants, montrant leurs diverses reliques à des prix le plus souvent au rabais, défiant toute concurrence, certifié de qualité !

A l'arrivée des Spectres, ces marchands se précipitèrent sur eux, montrant aux jeunes garçons tant de biens différents et les embrouillant tellement que même si Gladius refusa poliment en expliquant qu'il n'avait pas d'argent, il avait tout de même l'impression d'avoir été dépourvu de sa bourse.

Après la galerie marchande, le jeune homme suivit ses collègues Spectres à travers les rues larges et espacées de la ville, grimpant souvent des escaliers d'une vingtaine de marches, montant en altitude.

Quelques Gardes patrouillaient et saluaient les Spectres à leur rencontre mais, à la plus grande surprise de Gladius, aucun Spectre détenteur de surplis ne pointa le bout de son nez.

  • - Il n'y a que des Gardes en ville ? Je n'ai encore vu aucun Spectre à part vous deux.
  • - Les Spectres sortent rarement en ville, répondit Nergal. Ils sont soit en mission, soit au Nekyomanteion en train de s'entraîner ou de former les nouvelles recrues.
  • - Le Nekyomanteion ? Où est-ce ?
  • - Tu le sauras bien assez tôt, intervint Lokus. Nous y serons après avoir franchi les Portes de Cerbère.
  • - Tu veux dire que ce lieu se trouve dans la montagne ?
  • - Pas dans la montagne, Gladius, expliqua Nergal. EN DESSOUS !

Les trois guerriers gravirent enfin le dernier escalier, plus large et plus long que les autres, menant directement aux Portes de Cerbère. Gladius pût alors admirer de plus belle les statues des dieux Hypnos et Thanatos, veillant sur la cité d'Hadès.

Le Dieu des Enfers lui-même semblait dominer le jeune homme d'une prestance telle qu'il ne l'avait jamais ressenti auparavant. Il se sentait perdu dans la cité de son Dieu, tout en étant émerveillé par tant de gloire et de reconnaissance de la part des hommes pour ce Dieu qui, après tout, ne veillait sur eux qu'après leur mort.

Étrangement, la place était vide de population. Aucun homme ne semblait fouler cette place sacrée, hormis les quelques prêtres en train de prier près des statues et les soldats qui patrouillaient, regardant à l'horizon les plaines du Royaume.

  • - Les habitants ne viennent pas ici ?, demanda Gladius de plus en plus curieux.
  • - Si, mais seulement lors de processions sacrées, répondit le Spectre du Rat. Et puis les Portes de Cerbère sont interdites d'accès aux humains normaux. Seuls les Spectres, les Gardes et les recrues sont autorisés à franchir ces portes pour atteindre le Temple Sacré.
  • - Mais qui dirige la ville du Nekyochoro ? Qui dirige le Nekyomanteion actuellement ?
  • - Il s'agit de l'Intendant Phélios, poursuivit Lokus, du moins c'est le nom qu'il abhorre pour son peuple, mais les Spectres l'appellent le Grand Pontife. Il est celui qui, en l'absence du Dieu des Enfers, dirige les 108 étoiles maléfiques, mais aussi toutes les affaires de la Cité et du Nekyomanteion. On l'apparente au Grand Pope qui veille sur le Sanctuaire d'Athéna mais à tort, car il n'est pas seul à décider. Trois Oracles l'assistent dans sa tâche.
  • - Des Oracles ? Comme cette fameuse Pythie de la ville de Delphes ?
  • - Pas vraiment. Ces Oracles sont les détenteurs de l'autorité religieuse et aucune décision du Grand Pontife ne peut être acceptée sans l'accord des Oracles.
  • - Cela ne me dit toujours pas qui ils sont.
  • - Personne ne le sait, reprit Nergal, de même Phélios est un nom de substitution pour le Grand Pontife. Seul le Dieu des Enfers connaît leur identité. Mais ce qui est sûr, c'est que Phélios était Grand Pontife bien avant mon arrivée ici et le sera peut-être bien après ma mort, car il est dit que ce dernier reçoit la bénédiction d'Hadès qui le rend immortel.
  • - Immortel ???, répéta Gladius surpris, mais alors il peut avoir plus de mille ans !
  • - Comme il peut en avoir beaucoup moins. Immortel ne signifie pas forcément invulnérable, Gladius, et même les Dieux peuvent être tués.

Gladius cessa son interrogatoire en plongeant soudain dans l'obscurité. Celui-ci, trop curieux et sans doute trop excité, ne s'était même pas aperçu qu'il avait franchi les Portes de Cerbère et entrait à présent dans le domaine souterrain.

La descente fût très longue, et si Gladius pût habituer ses yeux à l'obscurité, il n'habitua pas ses yeux au sol, qui tantôt fait d'escalier, tantôt fait de sol brut, déséquilibra bien des fois le jeune apprenti.

  • - On ne voit rien ! Pourquoi n'y a-t-il pas de torche ?
  • - Parce que si des ennemis parviennent jusqu'ici, nous serons à notre avantage. Les Spectres et les Gardes connaissent chaque recoin de ce passage et tu devras apprendre à reconnaître chaque centimètre carré de ce passage aussi, Gladius.
  • - Mouais, bouda le jeune homme, ben en attendant je n'ai pas envie de m'assommer à chaque virage... alors utilisons la bonne vieille méthode !

Le jeune Gladius généra alors une flamme qui illumina le passage, ce qui lui permit d'avancer plus vite et surtout sans accroc.

Néanmoins, le reste du trajet parût une éternité, le jeune homme s'enfonçant de plus en plus dans les méandres de la Terre, tandis que la température devint de plus en plus élevée et l'air de plus en plus lourd. Enfin, le jeune garçon vît de la lumière et se précipita vers la sortie du tunnel pour voir le Nekyomanteion.

L'endroit était gigantesque. Le domaine d'Hadès s'étendait sur des kilomètres et des kilomètres, surpassant facilement la cité du Nekyochoro et les plaines avoisinantes.

D'immenses steppes souterraines s'étendaient à perte de vue, sous un dôme souterrain qui devait être la racine même de la montagne. La roche était claire et lumineuse, si bien que malgré le fait que les rayons du soleil n'atteignent jamais ce lieu, on se serait cru comme en plein jour.

Çà et là, des geysers crachaient d'immenses jets d'eau d'une dizaine de mètres de haut, dégageant par la même occasion de la vapeur chaude qui rendait l'air étouffant. Un chemin de pierre noire serpentait le long de ces immenses étendues souterraines, parcouru par divers soldats qui allaient tous vers un seul et même endroit : le Nekyomanteion, le Temple Sacré du Sombre Monarque.

Le bâtiment ressemblait à un immense palais de marbre blanc à dix niveaux, avec de larges colonnes de pierre soutenant le tout. D'immenses gravures parcouraient également ses murs, représentant une série de batailles, de flammes, de mondes étranges et singuliers, mais aussi bien évidement le Sombre Monarque dans divers scénarios théologiques, avec ensuite une série de chaumières et de grottes, sans doute les appartements des Gardes et des Spectres.

Nergal et Lokus rejoignirent le jeune homme et entamèrent avec lui les derniers kilomètres qui les séparaient de leur destination finale. Sur le chemin, le jeune garçon constata que bien des jeunes gens de son âge étaient en train de porter des rochers trois fois plus gros qu'eux, le tout sous la garde de Soldats veillant à ce que chaque homme et chaque rocher arrive à bon port.

  • - Que font-ils ?, demanda une énième fois Gladius à son maître.
  • - Ce qu'ils font ?, répondit Nergal en regardant son disciple d'un air sadique. Ils s'entraînent Gladius. D'ailleurs, une fois arrivé je te conseille de te débarrasser de ton armure car toi et moi nous allons faire comme eux !

Le jeune homme déglutit alors devant l'expression de son maître et regretta d'avoir posé la question. Lokus, lui, émit un léger rire.

Finalement, les trois Spectres arrivèrent au Nekyomanteion. Mais cette fois-ci, les Spectres avaient droit à un comité d'accueil en la personne d'une dizaine de gardes ainsi que d'un personnage énigmatique qui capta tout de suite l'attention du jeune Spectre.

L'homme portait une longue robe blanche avec une écharpe violette au niveau des épaules. Son visage était encapuchonné tandis qu'un masque orné de rubis empêchait de voir ses yeux.

  • - Oracle Nikiolas, je suis heureux de vous voir, déclara Nergal en baissant la tête, suivi de Lokus et de Gladius.
  • - Moi aussi, Nergal. Mais la missive que tu m'as envoyé m'a aussi apporté de bien tristes nouvelles...

Gladius comprît que l'Oracle faisait référence à Pirithos lorsque celui-ci se tourna vers l'urne que le jeune apprenti posa sur le sol. L'Oracle s'avança alors vers l'urne et tendit la main vers celle-ci.

L'urne émit ensuite un flash suivi d'un son strident et s'ouvrit. Le Surplis de la Fourmi sortit de son refuge avant de se poser sur le sol, face à l'Oracle. Celui-ci tourna alors autour d'elle sans un mot, observant chaque fissure qui parcourait le corps mort de l'armure.

Puis, il revint devant Nergal, qui, rien que de revoir l'armure de son défunt camarade, semblait perdu dans ses pensées, emprunt à une tristesse et à une douleur que seul lui pouvait éprouver.

  • - Son Surplis est complètement mort, diagnostiqua l'Oracle, il va me falloir du temps pour la réparer.
  • - Si je puis servir en quoi que ce soit, Oracle Nikiolas, je le ferai, déclara Nergal.
  • - Et bien... les Surplis sont des armures crées à partir d'âmes et d'un alliage bien particulier qui varie selon les Surplis. Il me sera aisé de réparer l'alliage... mais l'âme de la Fourmi, il faut la ressusciter.
  • - Comment fait-on ?, demanda le Spectre du Rat.
  • - Et bien, à la différence des Chevaliers qui versent leur sang pour réparer leurs armures, nous, Spectres, devons utiliser notre cosmos. Il te faudra brûler ton cosmos jusqu'à la dernière goutte pour que cette armure puisse vivre à nouveau mais sache que c'est la mort assurée pour toi.
  • - Dans ce cas, intervint Lokus, il ne sera pas le seul à faire brûler son cosmos.

Le Spectre de la Panthère se dirigea alors vers le Surplis de la Fourmi et posa sa main sur le corps de l'armure. Nergal le rejoint de suite. Les deux Spectres fermèrent ensuite les yeux et se concentrèrent.

Leur cosmos se concentra alors autour de leurs corps puis enveloppa rapidement le Surplis de la Fourmi, le violet et le vert de leurs cosmos se mêlant et faisant briller l'armure du défunt Pirithos.

Gladius voulût aller aider son maître mais une main se posa doucement sur son épaule. L'Oracle Nikiolas tenait le jeune homme près de lui, sans violence, comme si la simple apposition de sa main sur l'épaule de l'apprenti avait suffit à convaincre le jeune homme de laisser faire Lokus et Nergal.

  • - Pirithos était le plus grand rival mais aussi le plus grand ami de Nergal, jeune homme. Lokus, lui, a connu sa première mission auprès de cet homme. Seul des Spectres de rang équivalent peuvent faire ce geste.

Après plusieurs minutes d'effort insoutenable pour un humain normal, le Surplis de la Fourmi brilla subitement en émettant un flash. Il semblait avoir repris vie, retrouvant sa teinte violette d'autrefois. Seules quelques fissures restaient ça et là sur l'armure du défunt Pirithos.

Nergal et Lokus mirent un pied à terre, le souffle court, visiblement épuisés. Les deux Spectres n'avaient pas hésité à donner tout leur cosmos pour l'armure, devant le regard ému de Gladius mais aussi des Gardes qui les entouraient.

  • - Votre sacrifice vous fait honneur, Nergal et Lokus. Allez vous reposer maintenant, je prends le relais. Vous me ferez votre rapport sur les événements d'Oneiros demain. Gardes ! Conduisez-les dans leurs demeures respectives.
  • - Et pour le jeune ?
  • - Il suivra son maître, Nergal... commença l'Oracle Nikiolas avant de se tourner vers le jeune apprenti spectre. Veille sur lui, Gladius, fils d'Erimanthe.

Les derniers mots de l'Oracle laissèrent le jeune Spectre interdit. Il voulût rester auprès de l'Oracle et l'assaillir de questions mais son maître avait besoin de lui. Néanmoins, il ne manquerait pas de demander à ce si mystérieux personnage comment il avait pu savoir qui il était, et surtout, comment connaissait-il son père...


Le temps passa au Nekyomanteion et le jeune apprenti Spectre ne pût avoir de réponses à ses interrogations. Son maître s'était rétabli en une seule nuit et, plus vigoureux que jamais, le soumettait à un entraînement si rude et intense que le soir venu, Gladius n'avait même pas la force de marcher jusqu'à la chaumière que lui avait donné l'Oracle, juste en face de celle de son maître.

Alors il s'endormait quasi-instantanément sur le sol rigide des steppes arides qui avoisinaient le Domaine Sacré, se réveillant avec la chaleur qui envahissait le sol chaque matin... ou avec de l'eau gelée jetée à même son visage par son cher maître.

Ainsi, chaque jour, son maître lui donnait un rocher de plus en plus lourd qu'il devait porter sur plusieurs kilomètres, à l'aller comme au retour. Ensuite, il passait plusieurs heures à s'entraîner au combat en essayant sans cesse de toucher son maître ou bien de se défendre de centaines de coups de poings qu'il peinait à voir.

Il lui apprenait aussi le maniement des armes, qui, bien que n'étant pas nécessaire à un Spectre, devait néanmoins être acquis car selon son maître, il existait des adversaires fourbes qui n'hésiteraient pas à se servir d'armes contre lui. Il fallait donc être plus fourbe qu'eux en apprenant à utiliser leurs atouts et à les retourner contre eux.

Enfin, peu avant le coucher du soleil, Nergal lui demandait de se concentrer et de chercher en lui une force capable de fendre même le plus solide des rochers : le cosmos. Chaque jour, le jeune apprenti se brisait les poings contre les rochers, laissant échapper quantité de sang et de douleur.

De temps en temps, son maître le laissait s'entraîner seul ou en compagnie de Lokus, qui passait les voir quotidiennement, un garde demandant le plus souvent à Nergal de se rendre au Nekyomanteion, comme ce fût le cas le lendemain même de son arrivée au Temple Sacré du Seigneur Hadès.

Un mois s'était écoulé et Gladius avait la sensation de progresser de jour en jour. Les rochers qu'il portait semblaient de plus en plus légers pour lui et il arrivait à esquiver certains coups de son maître, sans toutefois réussir encore à le toucher. Mais le progrès le plus important qu'il fît fût dans la maîtrise de son cosmos.

Un jour, alors que les pierres du Nekyomanteion se teintèrent d'ombre, annonçant l'arrivée de la nuit, et que son maître annonça que l'entraînement était terminé pour aujourd'hui, Gladius décida de rester un peu plus.

Il frappa encore une nouvelle fois de ses poings les rochers, tentant de se souvenir de ce que son maître lui répétait chaque jour encore et encore.

  • - Si tu veux détruire un jour la matière la plus dure qui soit, ne te concentre pas sur sa rugosité, ni sur la force de tes coups. Il faut que tu trouves en toi une puissance bien supérieure à n'importe quel poing, une force si puissante qu'elle est la constituante même de l'univers : ton cosmos.

Gladius se concentra alors. Une flamme apparût sur le pourtour de sa main mais pour la première fois de sa vie, Gladius ne la voulait pas. Il ferma les yeux et écouta les battements de son cœur, tentant de comprendre ce qui, derrière sa force brute, derrière ses propres capacités, était enfoui en lui pour lui permettre de devenir Spectre.

Après son cœur, Gladius réussit à percevoir l'écoulement de son sang dans ses veines, ce liquide de vie qui le faisait tenir debout et qui permettait, à chaque être qui foulait cette terre, de vivre. Mais le jeune Apprenti Spectre comprit que, tout sang qu'il avait, quelque chose d'autre l'animait, comme un flux immatériel, et une sensation étrange l'envahit.

Il se sentit comme transcendé. Son cœur, sa tête et son corps ne faisant soudainement plus qu'un au milieu des steppes. Il ne ressentait plus le froid sur sa peau, ni même le sol sous ses pieds. Il se sentait en osmose avec ce qui l'entourait. La flamme autour de son poing disparût alors, gardant néanmoins la même sensation de chaleur, une douce chaleur emplie d'énergie.

Une légère aura rouge se forma autour du corps du jeune Apprenti, qui, en ouvrant les yeux, laissa apparaître des pupilles dilatées et luisantes, emplies d'une énergie nouvelle. Gladius frappa d'un coup vif et précis le rocher en face de lui, qui se fissura, se disloqua, et explosa, projetant des centaines d'éclats de rocs dans les airs.

  • - J'ai réussi !, s'exclama Gladius en sautant de joie. Je l'ai fait ! Je l'ai fait !
  • - Il était temps, lui répondit son maître, apparu soudainement derrière lui.
  • - Vous êtes revenu, Maître ?
  • - Je ne suis jamais parti, Gladius. J'ai assisté à ce qui vient de se passer du début à la fin. Bravo, mon jeune disciple. Tu as réussi la part la plus dure de ton éveil au cosmos : séparer tes flammes de ton énergie. Mais pour devenir un Spectre à part entière, tu devras t'éveiller au sixième sens, qui t'assurera la maîtrise de ton cosmos. Tu deviendras alors un Spectre d'Hadès, l'une des 108 étoiles, et je n'aurai plus rien à t'apprendre.
  • - Comment faire pour atteindre le sixième sens, Maître ?, demanda Gladius.
  • - Toi seul peux le découvrir, Gladius, affirma Nergal, mais il y a une épreuve qui te fera découvrir le potentiel caché en toi : l'Ascension des Enfers.
  • - L'... l'Ascension des Enfers.
  • - Exact, Gladius, et cette épreuve, qui n'a lieu qu'une fois par an... ne commence pas plus tard que dans cinq jours !
  • - Mais en quoi consiste-t-elle ?
  • - C'est un tournoi organisé par les Oracles et l'Intendant. Il regroupe toutes les recrues éveillées au cosmos. Tu devras battre tous tes adversaires pour accéder à la finale. Là, si tu gagnes, tu auras l'opportunité de pouvoir prétendre à un Surplis du Sombre Monarque.
  • - Alors si je gagne... je serai Spectre d'Hadès... pour de bon ?
  • - Exact, confirma Nergal.
  • - Alors ne perdons pas de temps, Maître ! Reprenons l'entraînement tout de suite !

Cinq jours passèrent et l'excitation du jeune spectre retomba aussi vite que le stress l'envahit. Le jeune Gladius avait subi une mise à niveau intensive qui l'avait profondément épuisé. Ainsi, le jour précédent "l'Ascension des Enfers", le jeune homme pût se reposer et se préparer à la violence des combats qui allaient avoir lieu.

Le Nekyomanteion apparût alors plus empli que jamais, des milliers de soldats du Sombre Monarque ayant soudainement envahi ses terres dans le but d'assister au tournoi. Plusieurs colisées de bois, d'une centaine de mètres de large, avaient été érigés sur les diverses steppes dans le seul but d'assister aux combats qui allaient faire rage.

Mais ce qui stressait le jeune homme, ce n'était pas tant le public qui allait le regarder se démener dans l'arène que les ennemis même qu'il allait affronter. Le jeune Gladius avait vu des centaines de candidats potentiels s'entraîner très durement, et chacun d'entre eux semblait avoir la force nécessaire pour le vaincre. Mais un seul parmi tous les autres décontenança le jeune Spectre.

C'était sur la place du Nekyomanteion où le jeune homme passa pour retourner à son domicile. Il était perdu dans ses pensées et, en tentant de se frayer un chemin à travers la foule, il bouscula un soldat sans même s'excuser. Celui-ci se retourna alors et attrapa Gladius par l'épaule.

  • - Hé toi ! Tu te prends pour qui ?, lança une voix masquée par le casque qu'il portait.

Le jeune homme se trouva alors face à face avec un Soldat entièrement en armure, de la tête au pied. Sa tête était recouverte par un casque hoplitique intégral violet, recouvrant la majeure partie de sa tête et ne laissant voir que d'étranges yeux de couleur violette.

  • - Qu'y a-t-il ?, demanda Gladius nullement impressionné par son adversaire.
  • - Ce qu'il y a ? Je vais te le montrer, microbe ! Yah !

Un poing de fer violet heurta le sol, laissant un large impact. Gladius avait aisément évité l'assaut de son adversaire et décida de répliquer sans plus tarder par un croche-patte pour le déséquilibrer.

Mais celui-ci sauta au-dessus de son ennemi avec une dextérité incroyable avant de reculer, se mettant en position de combat. Les Soldats environnants encerclèrent alors les deux combattants, certains pariant même sur le duel improvisé.

  • - Tu te débrouilles pas mal, gamin ! Je vais pouvoir me faire la main sur toi pour le tournoi de demain ! Tu n'aurais pas dû me bousculer !
  • - Pff, souffla Gladius en se mettant aussi en position de bataille, tout ça pour une simple bousculade ? Dans ce cas, si tu veux combattre tu me serviras d'entraînement ! Tééééééaaaah !

Gladius bondit sur son adversaire et amorça un coup de poing dans le ventre de celui-ci, coup de poing qui fût stoppé net par les poings de son ennemi. Son adversaire tenta alors de retourner le bras du Spectre qui se dégagea en frappant l'ennemi au visage, de sa main libre.

Les deux combattants se jetèrent ensuite l'un sur l'autre en fendant l'air, se délivrant mutuellement une série de coups de poings et de pieds qui ne cessèrent d'être bloqués par l'un et l'autre.

Les coups montèrent en cadence, à mesure qu'une aura de cosmos envahit le corps des deux combattants. Gladius enchaînait les coups sans jamais fatiguer, sans jamais perdre une seule occasion de frapper et de se défendre, décomposant les coups de son adversaire, cherchant le point faible.

Soudain, son ennemi amorça une frappe horizontale et décala inconsciemment son poing gauche de son flanc. C'était l'occasion rêvée. Gladius se baissa et frappa son adversaire sur le flanc. Le coup fût si fort qu'il tordit le corps de son ennemi.

Mais rapidement, Gladius s'aperçut que les mains de son ennemi l'avaient enserré autour du cou : il était tombé dans un piège. La pression exercée fût d'une douleur foudroyante. Gladius tenta de donner des coups de toutes part mais son adversaire se maintenait hors-de portée de ses coups faibles et imprécis.

Gladius étouffait, sa vision se troublait peu à peu, mais le jeune garçon réussit à lancer un dernier coup de poing qui fît décoller le casque de son adversaire, sans pour autant que celui-ci ne relâche son étreinte.

Soudain, alors que Gladius allait tomber dans l'inconscience, une voix qu'il connaissait bien se fît entendre :

  • - STOOOOOP !, hurla Lokus en dégageant l'adversaire de Gladius.

Celui-ci se releva alors en respirant avec difficulté. Lokus le rejoignit mais Gladius l'écarta d'un geste de la main, cherchant à voir le visage de son adversaire. Ce fût le choc.

Cheveux bleus, tête fine, des yeux violets, mais surtout, une tête de femme. Gladius s'était fait maîtriser par une femme. Le jeune homme faillit s'étrangler de plus belle en avalant sa langue, tenaillé par sa haine contre lui-même mais aussi par sa fierté masculine qu'il eût du mal à ravaler.

  • - L'heure n'est pas encore venue de combattre, déclara Lokus en regardant respectivement Gladius et son adversaire. Demain, vous vous affronterez peut-être, alors cessez de vous donner en spectacle ! Ce n'est pas comme ça que vous deviendrez des Spectres !
  • - Hmph, de toute façon cette avorton n'en valait pas la peine, railla la Spectresse. Demain il finira écrasé par bien moins fort que moi.

La Spectresse prît alors son casque sur le sol et le remit sur sa tête avant de repartir, bousculant les gardes qui se trouvaient devant elle.

  • - Tout va bien ?, demanda alors Lokus au jeune Spectre.
  • - Oui, ça va... tu la connais ?
  • - Oh que oui, affirma Lokus, il s'agit de Waltraute, c'est une Spectresse talentueuse qui est arrivée au Nekyomanteion il y a un an. Elle fait partie des favoris de l'Ascension des Enfers. Tu vas avoir du mal à la battre mais je crois que tu as pu t'en rendre compte par toi-même.
  • - Peu m'importe, répliqua Gladius, je la battrai pour réaliser mon rêve et honorer la mémoire de mon père. Personne ne m'en empêchera !
  • - Dans ce cas mon jeune ami, tes poings devront être aussi aiguisés que ton cosmos et ton corps devra être capable de survivre à n'importe quelle attaque... car une fois dans l'arène, le guerrier n'a que deux alternatives : vaincre ou mourir.