Saint Seiya Inferno Universe

Chapitre 3 : Combats dans les ténèbres, l'arrivée du Simorgh

Un jeune garde courait dans la cité d'Oneiros, fuyant le danger auquel il s'était frotté une seconde plus tôt. D'étranges soldats en armure noire étaient tombés sur son unité de gardes. Lui seul en avait réchappé.

Il avait alors couru aussi vite que possible pour sauver sa vie, et peut-être prévenir les autres gardes que la ville était attaquée. Il tourna dans une ruelle déserte et reprit son souffle.

Il avait eu chaud ! Son capitaine n'aurait peut-être pas apprécié son comportement et l'aurait sans doute mis au cachot toute une année pour son acte de désertion, mais s'il prévenait les autres... Faute rattrapée à moitié oubliée, non ?

Soudain, le jeune garde entendît un craquement derrière lui. Il voulut se retourner mais il était déjà trop tard. Une main recouverte d'un gantelet noir rutilant avait déjà plongé dans le corps du jeune garçon et attrapé son cœur qu'il arracha d'un coup sec.

Le Garde perdît la vie dans les secondes qui suivirent, tandis que son meurtrier approcha le cœur de son oreille pour entendre les derniers battements de celui-ci. Après quoi, il le rendît à son propriétaire.

  • - Faites attention la prochaine fois, misérables larves, dit-il dédaigneusement à ses hommes restés derrière lui, il aurait pu retrouver les Spectres...
  • - M... Mais seigneur, parla maladroitement l'un des Soldats des Ténèbres, il n'y a aucun souci à se faire... Nous avons massacré les Gardes Infernaux jusqu'au dernier... et bientôt, ce port sera sous notre... je veux dire VOTRE contrôle... Et puis, ce n'est pas deux ou trois Spectres qui vont vous faire peur, ajouta le Soldat des Ténèbres en plaisantant d'un sourire forcé.

Son supérieur s'approcha de lui. Il était vêtu d'une longue cape noire surmontée d'une capuche, ne laissant voir que ses yeux gris clairs.

  • - Sache, sombre idiot, que si nous avons perdu la dernière guerre contre Hadès, c'est parce que ces fourbes de Spectres ont encerclé à 108 les 15 Ameshas du Sombre Empereur Ahriman dont je fais moi-même parti.., et que même notre Dieu ne pouvait nous sauver d'une telle fourberie. C'est pourquoi je ne tiens pas à faire du un contre 108 en laissant une minuscule abeille prévenir la ruche, tu saisis ?, expliqua l'homme d'un ton sec.
  • O... Oui seigneur Arsalàn..., bafouilla le Soldat.
  • Oh, et encore une chose..., commença Arsalàn.

Puis, la tête du soldat qui l'avait contredit roula sur le sol... Arsalàn venait de le décapiter à l'aide de sa main gauche. Il regarda alors les dix autres Soldats qui composaient sa garde rapprochée et ajouta :

  • - Le prochain qui me contredit aura une mort bien plus horrible que la sienne ! Compris ?
  • - Oui seigneur Arsalàn, répondirent en cœur les Soldats des Ténèbres.
  • - Parfait, alors en route ! Le village d'Oneiros est vide désormais, ainsi que son Port côtier, il ne nous reste plus que le Port marchand à récupérer et la flotte de l'Empire Perse d'Ahriman pourra débarquer en Grèce. Ne reste plus que ses idiots de Spectres qui nous poursuivent... bah, Nilmesh et Ipsaäl auront tôt fait de les éliminer ! En avant, Soldats ! Allons achever la prise de ce Port pour notre Dieu !

Gladius avait quitté Lokus il y a maintenant une heure. Il avait cherché les autres Spectres dans les quatre coins du village d'Oneiros, sans succès. Hormis des cadavres de Gardes et de Soldats des Ténèbres, le village était désormais vide de population. Il ne restait qu'un endroit où les Spectres avaient pu aller : le Vieux Port Marchand d'Oneiros.

Contrairement au nouveau port qui se situait sur la Méditerranée, le Vieux Port avait été construit sur le Fleuve Adamas qui était l'un des affluents de l'Achéron. On pouvait ainsi remonter aisément jusqu'aux hautes terres du Nekyochoro et, en suivant l'Achéron, aller jusqu'aux cités de commerce les plus proches.

C'était aussi le lieu où la ville recevait des marchandises de la Grèce entière, et donc là où il y avait le plus de marchands. Ce port était assez éloigné du village et formait presque une petite ville à lui seul, tant il y avait de monde venant se fournir en victuailles et autres matériels nécessaires à la vie d'Oneiros, mais aussi indirectement du Nekyochoro, Oneiros étant l'un des trois Ports d'approvisionnement de la Cité Souterraine.

Or, étant donné qu'il devait être un peu plus de midi, le marché du Vieux Port d'Oneiros devait être bondé de villageois venus faire leurs emplettes. Et si les Spectres poursuivaient ces mystérieux Ameshas et leurs Soldats des Ténèbres, il y avait fort à parier que la population présente là-bas encourait un très grave danger.

Il n'y avait pas de temps à perdre. Gladius traversa les dernières rues qui le séparaient de la sortie du village et courût sur la route menant au Vieux Port.

Étrangement, il ne croisa aucune présence ennemie, ni aucun villageois ou Gardes qui auraient pu l'aider. Mais lorsqu'il arriva à vue du Vieux Port, Gladius comprit qu'il était déjà trop tard.

En effet, les maisons et bateaux du Port étaient en proie aux flammes tandis que dans la ville, des gens fuyaient, poursuivis par des hommes en armures noires et d'autres luttaient pour défendre leurs marchandises ou navires.

  • - Il est déjà trop tard pour eux, lança soudain une voix féminine.

Gladius fît volte-face, prêt à se défendre mais ne s'attendit pas à voir une quinzaine de Soldats des Ténèbres qui commençaient à l'entourer, tandis qu'au milieu d'eux se tenaient une femme en armure d'ébène, une autre Amesha.

Elle le regardait avec une certaine perfidie dans son visage bronzé. Ses cheveux noirs luisaient presque comme son armure, sans aucun reflet, alors que ses yeux étaient entièrement noirs comme la nuit. Son armure même était étrange.

Composée d'une tête de femme sur son épaulière droite, l'armure semblait comme tissée par une toile métallique qui s'étendait sur toute l'armure, tandis que le diadème de Nilmesh n'était autre qu'une tête d'araignée avec des yeux de diamant noir. Qui plus est, les gantelets de la jeune femme étaient entourés de pattes d'araignées qui semblaient presque vivantes.

  • - Il est également trop tard pour toi, lança la jeune femme d'un regard amusé. Moi, Nilmesh de Simorgh, la Nébuleuse Noire de la Phobie, ne laisserai aucun serviteur d'Hadès vivant ! Soldats ! Occupez-vous de lui !
  • - A vos ordres, maîtresse Nilmesh !, répondirent les Soldats des Ténèbres. Yaaah !!!!

Gladius évita le coup de poing d'un premier soldat qui visait sa tête et contre-attaqua d'un coup de genou dans l'estomac. Un second garde dégaina son glaive et amorça un coup horizontal que Gladius esquiva également sans souci, puis il fît un croche-patte à son adversaire qui s'écroula sur le sol.

Les huit autres soldats encerclèrent alors Gladius afin de l'attaquer en même temps, mais le jeune apprenti Spectre devina leur tactique et se rua sur eux, déclenchant une averse de coups de poings et de coups de pieds enchainés si vite qu'aucun des Soldats des Ténèbres ne pût parer ses attaques. En un rien de temps, Gladius avait repoussé ses assaillants qui se relevèrent difficilement.

  • - Oooh, mais on dirait qu'il a du répondant celui-là. Relevez-vous bande d'idiots !, ordonna Nilmesh à ses hommes. Ce n'est qu'un apprenti Spectre, vous devriez avoir honte de vous laisser ainsi malmener !
  • - Tes hommes ne pourront rien contre moi, rétorqua Gladius, fier que son entraînement ait porté ses fruits. Si tu veux m'ôter la vie, viens toi même la prendre, Simorgh !

A ces paroles, Nilmesh éclata de rire, laissant échapper des gloussements moqueurs qui énervèrent Gladius.

  • - Qu'est-ce qui te fait rire ???, lança-t-il, vexé par le manque de respect de son ennemi.
  • - Ce qui me fait rire ?, rétorqua Nilmesh d'un sourire narquois. C'est ta stupidité, jeune apprenti Spectre. Nous autres Ameshas sommes à un niveau que tu n'atteindras sans doute jamais. T'affronter serait aussi dégradant pour toi que pour moi. Ce serait comme si un lion devait affronter un ver de terre...

Le jeune homme aux cheveux écarlates s'élança alors en direction de Nilmesh sans même se préoccuper des Soldats des Ténèbres, sans doute blessé dans son orgueil par les paroles venimeuses de l'Amesha, ce qui fût une grave erreur.

Gladius fût en effet intercepté par deux Soldats des Ténèbres qui lui attrapèrent les bras et les jambes, tandis qu'un troisième frappa Gladius dans le ventre, ce qui fît cracher une gerbe de sang au jeune homme avant qu'il ne s'écroule sur le sol. Les Soldats des Ténèbres le ruèrent alors de coups de pied.

  • - Stop !, ordonna Nilmesh à ses hommes qui s'arrêtèrent instantanément. Laissez-le moi, ce jeune idiot m'a donné envie de me dégourdir un peu les jambes.

Gladius, le corps meurtri par les coups des Soldats qui l'avait intercepté, eût néanmoins la force de se relever. Ses yeux avait pris une teinte rouge flamme et brillaient de milles feux, tandis que ses poings s'étaient soudain enflammés. Gladius était en colère et les larbins de l'Immortel n'allaient pas tarder à en faire les frais.

  • - Attention !, cria Nilmesh à ses hommes qui n'eurent pas le temps de réagir.
  • - PAR LA FRAPPE INFERNALE !!!, hurla Gladius en fonçant sur ses ennemis à la vitesse de l'éclair.

Ses poings s'abattirent alors à une allure incroyable tout en libérant une panachée de flammes qui s'enroulèrent autour des Soldats des Ténèbres.

Le coup n'atteignait pas la vitesse du son mais en une seule seconde, les Soldats des Ténèbres frappés par les "coups de feux" du jeune Apprenti Spectre furent vaincus, leurs corps s'élevant dans les airs accompagnés de cris de douleurs avant de retomber lourdement sur le sol, morts, et dévorés par les flammes.

Pour la deuxième fois de la journée, Gladius s'était surpris lui-même en utilisant son cosmos pour attaquer, car bien que la Frappe Infernale soit une attaque de son invention qu'il avait mis trois ans à maîtriser, il n'avait jamais porté ce coup aussi fort et aussi vite.

En tout cas, la garde rapprochée de Nilmesh était maintenant hors d'état de nuire, ce qui n'inquiéta pas le moins du monde la femme Simorgh qui regardait Gladius d'un sourire narquois.

  • - Et bien, lui fit-elle d'un regard amusé, je vois qu'il n'y a pas que des larves dans les rangs des Spectres... Et tu es ?
  • - Gladius !, répondit le jeune Apprenti avec une certaine fierté, je suis Gladius, disciple de Nergal du Rat de l'Étoile Terrestre du Rongement !
  • - Gladius... laisse-moi te dire une chose..., tu as vaincu mes Soldats, certes, et je t'en félicite car les Gardes de ce village n'ont pas eu ta chance. Mais sache qu'entre toi et moi, l'écart est TRES grand. Tu as développé une forme primitive de cosmos, alors que moi je le maîtrise parfaitement. En clair, tu n'es qu'un insecte face à moi.
  • - Je trouve que pour un être aussi supérieur que toi, toisa Gladius, tu parles beaucoup trop. Montre-moi plutôt ce que les Ameshas valent !
  • - Tu oserais lever la main sur une femme ?
  • - Une femme, non, une Amesha, oui, car vos crimes ne méritent pas d'être pardonnés, peu importe le Dieu que vous servez, répliqua Gladius.
  • - Très bien, accepta Nilmesh, puisque tu refuses d'entendre raison, laisse-moi te montrer le pouvoir de Nilmesh de Simorgh !

Aussitôt, le vent se mit à souffler violemment et à converger vers Nilmesh. Ses yeux se fermèrent pour lui permettre d'atteindre une concentration maximale, tout en ne perdant rien de ce qui se passait autour d'elle. Une aura grise obscure apparût tout autour du corps de Nilmesh, mais le jeune Gladius ne semblait pas impressionné, peut-être parce que sa maîtrise du cosmos était si dérisoire qu'il ne pressentait pas le danger qui le guettait.

Il aurait pourtant dû voir les pattes d'araignées fixées aux bras de Nilmesh se mettre à bouger, à prendre vie, tandis qu'aux creux des mains de l'Immortel, qui étaient tendues au-dessus d'elle, deux flashs de lumière grisâtre se formaient.

Lorque ces derniers apparurent, Gladius vit que ceux-ci ne provenaient pas directement des mains de Nilmesh mais des pattes d'araignées sur ses gantelets, qui semblaient tisser ce cosmos, et il prît alors conscience du danger qui le guettait. Gladius tenta de se protéger. Mais trop tard.

  • - PAR LA TOILE ETOUFFANTE DE SIMORGH !

Nilmesh lança sur Gladius une multitude de filets de lumière grise qui s'accrochèrent sur tout le corps du jeune homme. Celui-ci tenta de se débattre pour se débarrasser de la toile ainsi créée, sans succès. Au contraire, plus Gladius se débattait et plus la toile se resserrait sur le corps du jeune homme, le soumettant à une pression extrême. Qui plus est, il semblait à Gladius que la toile de cosmos ne faisait pas que l'étouffer mais aspirait aussi ses forces vitales.

L'Immortel de la Phobie, quant à elle, se rapprocha de sa victime, telle l'araignée s'apprêtant à dévorer le moucheron pris au piège.

  • - Alors ? On fait moins le malin maintenant petit Spectre !, gloussa Nilmesh. Tu vois maintenant la différence qui nous sépare ! Tu ne pourras jamais te libérer de ma toile ! Elle va lentement te broyer au fur à mesure que la panique t'envahira et tu finiras déchiqueté par la pression ! Et quand bien même je serais clémente et souhaiterais t'épargner, cela me serait impossible, la toile de Simorgh étant capable de résister à n'importe quelle arme ! Tu es fini ! Ahahahahahahah !

Nilmesh rôdait autour de sa proie en le regardant de ses yeux à présent marqué par la folie. L'Immortel de la Phobie semblait prendre plaisir à voir sa proie se démener pour sortir de sa prison, en sombrant paradoxalement un peu plus vers la mort.

Gladius, lui, luttait contre la toile de Simorgh qui l'étouffait de plus en plus, tentant avec ses bras de déchirer la toile qui ne cédait pas un pouce d'air au jeune apprenti Spectre.

Le jeune homme était à présent au bord du gouffre, la toile lui rompait presque les articulations tandis que son souffle se faisait de plus en plus faible, ses poumons étant de plus en plus compressés. Sa vision se troubla et Gladius pensa que la mort allait l'envahir.

Mais soudain, un panache de terre s'éleva lentement sous les pieds de Nilmesh avant d'exploser, éjectant l'Immortel plusieurs mètres en arrière.

Sa toile, qui devait être maintenue grâce à la concentration de Nilmesh, perdît alors son halo grisâtre et redevint une simple toile. Gladius enflamma alors ses poings avec l'énergie du désespoir et réussit à brûler la toile de Simorgh qui disparût en quelques secondes...

  • - QUI A FAIT CA ???, hurla Nilmesh qui n'avait visiblement pas apprécié qu'on l'interrompt. Mais qu'est-ce que...

Nilmesh vît, à l'emplacement exact de l'explosion, qu'une énorme masse de terre s'était soulevée. D'environ trois mètres de large, une sorte de structure composée de minuscules galeries était née, là où elle se tenait quelques secondes auparavant.

Mais ce qui surprît le plus l'Immortel, ce fût sans doute le fait que cette mystérieuse construction était habitée par des milliers de petits insectes noirs à quatre pattes.

  • - Des fourmis ???, s'exclama la jeune Immortel estomaquée.

La fourmilière géante se mit alors à luire, émettant un flash de lumière marron avant de disparaître, ce qui étonna encore plus l'Immortel dont les yeux sortaient presque de leurs orbites.

Elle ne remarqua même pas qu'une minuscule fourmi noire rampait le long du chemin, passant sous les jambes de l'Immortel afin de revenir auprès de son maître.

Celui-ci tendit sa main et la fourmi grimpa le long de son bras jusqu'à son diadème où, au centre de celui-ci, luisaient deux pierres précieuses, l'une rouge, l'autre noire. La fourmi noire disparût dans cette dernière.

  • - Exactement, finit par dire Pirithos, des fourmis, et leur maître, c'est moi ! Pirithos de la Fourmi, de l'Étoile Terrestre de la Sinuosité !

Nilmesh se retourna afin de faire face à son nouvel adversaire. Cette fois-ci, elle ne le regarda pas avec dédain comme ce fût le cas de Gladius, mais avec une certaine hargne.

  • - Ainsi c'est toi qui as sauvé la larve qui gît derrière moi... Tant pis, ce n'est pas bien grave, je crois que j'ai trouvé une meilleure proie...
  • - Je crois que tu as les yeux plus gros que le ventre, Amesha, rétorqua Pirithos en souriant, visiblement nullement impressionné par la guerrière orientale.
  • - En voilà encore un qui se prend pour un Dieu, trancha sèchement Nilmesh qui n'appréciait pas du tout qu'on la sous-estime. Ton ami là-bas en a fait les frais, et bien qu'il ait réussi à se libérer de ma toile grâce à ton aide, je doute qu'il puisse t'aider...
  • - Ne m'enterre pas si vite !, répliqua Gladius qui s'était relevé non sans peine. Pirithos, laisse-moi me charger d'elle !
  • - Non, répondit celui-ci, tu ne fais pas le poids face à elle, et qui plus est tu n'es pas encore un Spectre.
  • - Mais elle a engagé le combat contre moi, c'est donc à moi de le finir !
  • - Ne discute pas, répondit sèchement Pirithos, tu auras d'autres occasions de te battre. En attendant, on t'avait dit d'évacuer le village alors va chercher le Celte au Vieux Port ! C'est un ordre !

Gladius regarda Pirithos en serrant les dents. Il aurait aimé finir le combat qu'il avait engagé contre Nilmesh mais les yeux verts de Pirithos, marqués par la détermination et la combattivité, firent renoncer Gladius.

  • - Très bien, accepta le jeune homme à contrecœur. Je te laisse l'affronter seul mais rejoins-moi au plus vite. Lokus m'a dit de te retrouver puis de partir avec toi à la recherche de Nergal.

Gladius reprit alors sa course vers le Vieux Port mais Nilmesh ne sembla pas vouloir le laisser partir.

  • - Ne pars pas si vite, avorton ! PAR LA TOILE ETOUFFANTE DE SIMORGH !
  • - Même pas en rêve ma belle !, cria Pirithos. PAR LA MACABRE FOURMILLIÈRE !

La fourmi noire logée dans l'une des deux pierres du diadème de Pirithos apparût sur la main du Spectre qui frappa le sol à l'aide de celle-ci, diffusant une onde de cosmos qui se répercuta.

La fourmi se démultiplia alors dans le sol jusque sous les pieds de Nilmesh, puis la Macabre Fourmilière refît surface. Mais cette fois-ci, les fourmis creusèrent leur fourmilière tout autour du corps de Nilmesh qui s'enfonça à mi-genoux dans le sol tandis que sa Toile Étouffante, lancée dans les airs, fût facilement esquivée par Gladius.

Le jeune Apprenti se retourna et pût alors voir l'Immortel de la Phobie prise au piège dans la fourmilière créé par Pirithos et ses fourmis.

  • - Fiche le camp !, lui cria celui-ci. Et quand tu verras le Celte, dis-lui qu'il me doit une tournée de vin au miel pour t'avoir sauvé la vie !

Le jeune apprenti reprît alors sa route vers le Vieux Port tandis que la Fourmi allait affronter la femme Simorgh...


Alors que Gladius disparaissait de l'horizon, Pirithos observa Nilmesh qui tentait de se dépêtrer de la Macabre Fourmilière, visiblement sans succès. Pirithos concentra alors son cosmos, libérant une aura beige foncé le long de son corps, se préparant à en finir avec l'Immortel.

Mais celle-ci n'allait pas se laisser faire et son cosmos libéra autour de son corps une aura grisâtre qui se renforça en écho avec celle du Spectre. Les deux adversaires se regardèrent dans les yeux, prêts à combattre, bien que l'Immortel soit captive de la Macabre Fourmilière du Spectre.

  • - Ton cosmos est rempli de fureur, Immortel, déclara Pirithos, mais tu ne sortiras jamais de ma Macabre Fourmilière. Mes fourmis sont guidées par mon cosmos et ont fait de leurs bâtiments une forteresse si dure qu'aucune arme conventionnelle ne pourrait la briser.
  • - Balivernes ! Je n'ai pas besoin d'arme pour me débarrasser de ta stupide fourmilière ! PAR LA TOILE ETOUFFANTE DE SIMORGH !

Nilmesh fabriqua de nouveau sa redoutable toile et la lança sur Pirithos mais celui-ci avait déjà vu cette attaque contre Gladius, et il sût éviter aisément le fil de cosmos qui s'étendait jusqu'à lui avant de se déployer tel un filet de pêche. La toile n'attrapa que le sol et Pirithos conserva son emprise sur Nilmesh.

  • - Bien tenté, lança-t-il avec un sourire provocateur, mais j'ai déjà vu cette attaque et la même technique ne marche pas deux fois sur un Spectre.
  • - Vraiment ?, répliqua Nilmesh qui afficha soudain un sourire sadique, tu ferais mieux de regarder ta jambe gauche.

Le Spectre s'aperçut alors avec stupéfaction que la toile de Simorgh qu'il pensait avoir esquivé s'était accrochée sur sa jambe. L'Immortel tira alors d'un coup sec et Pirithos tomba à terre. La toile se mit alors à bouger et recouvrît le corps du Spectre, absorbant son cosmos et se resserrant sur lui dans une étreinte mortelle.

  • - Ahahahaha ! Tu croyais vraiment qu'une fois ma toile lancée je ne contrôlais pas ses mouvements ? Tu as pu l'esquiver mais tu n'as même pas vu qu'elle s'était emparée de ta jambe ! Ahahahah ! Ton manque de concentration va te coûter la vie, Spectre ! Personne ne viendra t'aider et il me suffira d'attendre ta mort pour me libérer de ta stupide fourmilière et de tes fourmis ! Tu vas finir broyé, dévoré par la femme-araignée qu'est le Simorgh !

Pirithos, résolu à mourir, cessa alors de se débattre, laissant la toile faire son œuvre funeste.

  • - Tu as raison, avoua-t-il, je n'ai aucune chance de m'en sortir. Néanmoins, j'aimerais savoir une chose... qui êtes-vous exactement ? Et que voulez-vous ? Qui est le Dieu que tu sers ?
  • - Tu es résolu à te laisser mourir ? Voilà une sage résolution, Spectre !, exulta Nilmesh triomphante. Soit. Je veux bien exaucer les dernières volontés du condamné. Nous, les Ameshas, sommes les serviteurs du Dieu des Ténèbres Ahriman qui fût, à la Création du Monde, le Dieu auquel échût le domaine des Enfers.
  • - Tu dis n'importe quoi, répliqua Pirithos à mi-voix, c'est Hadès qui a la charge du royaume des Enfers !
  • - Exact, mais seulement parce que cet usurpateur s'est emparé du trône Infernal en lieu et place d'Ahriman ! Une terrible guerre eût lieu entre Spectres et Ameshas pour la suprématie de leurs Dieux, mais les Spectres usèrent une quelconque perfidie, et Ahriman fût emprisonné sous les fondations du Palais de Babylone... jusqu'à aujourd'hui.
  • - Comment s'est-il réincarné ?
  • - Grâce à l'aide du Roi des Perses feu Salomon III, qui libéra le Dieu pour venger la mort de son fils aîné lors du sac de la ville de Sparte, tué par les Spectres soi-disant...
  • - Ce... ce qui est faux, murmura Pirithos dont la toile commençait à lui couper la respiration.
  • - Exact, rétorqua Nilmesh, puisque ce fût l'œuvre du fils cadet qui maudissait sa destinée et ne supportait pas d'être ainsi écarté du trône.
  • - Alors... Ahriman..., commença Pirithos sans pouvoir continuer.
  • - Est en fait l'actuel Salomon IV, le fils cadet de Salomon III, dans lequel il s'est réincarné, ajouta Nilmesh. Le vieux bougre qui lui servait de père n'était qu'un hôte transitoire, son corps était trop rabougri pour accueillir l'âme d'un Dieu.
  • - M... et...
  • - Nous ?, devina Nilmesh. A la libération du Dieu des Ténèbres, celui-ci choisit de nouveaux Ameshas pour mener à bien sa vengeance contre Hadès : cinq Démons, qui portent les plus puissants Éons, nos armures, et dix Immortels dont moi. Les cinq Éons des Ombres et les dix de Noirceur représentent chacune une Nébuleuse des Ténèbres. Et si nous sommes venus jusqu'ici, c'est pour prendre ce port et nous en servir comme lieu de débarquement à nos armées... Ai-je répondu à toutes les questions du condamné ?
  • - Je n'en demandais pas tant, répliqua Pirithos d'une voix soudainement claire.

Nilmesh vit alors avec stupéfaction que le Spectre avait généré une importante quantité de cosmos autour de lui.

  • - PAR LE PIEGE DE LA FOURMI NOIRE !, s'écria-t-il.

Aussitôt, les fourmis présentes dans la fourmilière sortirent de leurs forteresses terrestres et partirent à l'assaut du corps de l'Immortel, qui se fit recouvrir par des centaines de milliers de fourmis qui remontaient le long de son corps.

L'Immortel de la Phobie échappa un cri d'épouvante à mesure que les fourmis recouvraient l'ensemble de son corps, malgré les débattements de la jeune femme qui tentait de se débarrasser des encombrants insectes, perdant ainsi sa concentration sur sa toile, ce qui permit à Pirithos de se libérer.

Tandis que ses fourmis s'occupaient de Nilmesh, le Spectre se releva avec difficulté, son bras droit retourné sur lui-même, sans doute cassé tandis qu'il luttait contre la Toile Étouffante de Simorgh.

  • - Je te remercie pour toutes ces informations, Nilmesh. Maintenant, ta dernière heure est arrivée ! Adieu !

Les fourmis noires se mirent soudain à luire sur le corps de Nilmesh tandis que celle-ci tentait encore vainement de se débarrasser des insectes. Les fourmis formèrent alors une membrane compacte sur le corps de l'Immortel, recouvrant jusqu'à son visage, ses oreilles, son nez et sa bouche.

Soudain, une fourmi noire se transforma en pierre, puis une autre, puis deux autres, puis des centaines... La membrane de fourmis se durcit en quelques secondes, faisant de Nilmesh une statue vivante.

  • - Tu ne dois certainement pas m'entendre, ajouta Pirithos en se rapprochant de son adversaire pétrifié, mais ne t'en fais pas, cette statue à ton effigie ne te fera pas souffrir. Elle est composée de carbone si dur que tu ne pourras pas la briser. Ton énergie vitale sera lentement absorbée et alors que tu auras l'impression de tomber dans un profond sommeil, tu sombreras tranquillement vers la mort...

Pirithos s'éloigna alors de son adversaire, victorieux. Peut-être trop vite d'ailleurs. En effet, celui-ci ressentit soudain un cosmos extrêmement puissant s'échapper de la statue de Nilmesh, qui se fissura.

  • - Im... Impossible !, s'exclama-t-il.

La statue explosa, ainsi que la Fourmilière. Nilmesh réapparut, son corps recouvert d'un cosmos gris encore plus sombre qu'auparavant.

Néanmoins, la jeune femme se retrouvait en tunique de combat bleu, sans son Éon pour la protéger, seuls ses jambières et ses gantelets étaient restés.

  • - Tu... tu as détruit le piège... en faisant exploser ton armure ???, s'exclama Pirithos extrêmement surpris.
  • - TU... VAS... PAYER TA FOURBERIE SPECTRE !!!!, hurla Nilmesh déchaînée, comme si le Simorgh qu'elle représentait était soudain entré en furie. PAR L'EVEIL A LA PHOBIE DU SIMORGH !!!!!!!!!

Nilmesh concentra alors dans chacune de ses mains des orbes de cosmos qui devinrent de plus en plus grandes et de plus en plus noires, jusqu'à devenir si puissantes que le vent se mit à converger vers l'Immortel.

Ses mains s'écartèrent alors largement, comme pour lancer les Orbes de cosmos. Pirithos crût alors que Nilmesh allait lancer une version évoluée de sa toile et se tint prêt à esquiver le coup, sans penser à se boucher les oreilles...

L'Immortel de la Phobie fît alors claquer ses mains chargées de cosmos, les faisant exploser, libérant ainsi une gigantesque onde de choc grisâtre qui souleva le sol et heurta le Spectre de la Fourmi de plein fouet.

Les antennes de son diadème explosèrent, son armure se craquela de parts en parts tandis que du sang jaillit des oreilles du Spectre qui fût éjecté à très grande vitesse. Il s'éleva très haut dans les airs, au moins une dizaine de mètres, avant de retomber lourdement sur le sol, les yeux immobiles, le souffle court.

Nilmesh s'écroula alors sur le sol, vidée de son cosmos. Elle resta cinq bonne minutes ainsi allongée, se reposant brièvement, avant de finalement se relever avec difficulté, et se traîner jusqu'à son adversaire.

Pirithos ne bougeait plus mais son cœur battait à tout rompre. Il ne se trouvait plus à Oneiros, il n'affrontait aucun ennemi, il n'avait plus aucune blessure, il n'était même plus Spectre. Il n'était plus rien. Il était nu au milieu des autres, dans la neige, alors que les gens autour de lui l'ignoraient. Il se sentait seul, abandonné. Pirithos avait peur.

C'était sa plus grande peur. La peur d'être abandonné, d'être ignoré, de tomber dans l'oubli. Il cria, tenta d'ameuter les gens, de demander de l'aide, mais personne ne l'écoutait, les gens passaient sans même poser leur regard sur lui. Il sentait son cœur battre, la faim qui le tenaillait, le froid qui allait jusqu'à lui glacer le sang.

  • - Je ne pensais pas en arriver là, murmura Nilmesh, mais tu ne m'as pas laissé le choix, Pirithos. L'Éveil à la Phobie de Simorgh est si puissant que même les armures ne peuvent y résister. Qui plus est, tu as désormais les tympans percés, tes os sont peut-être brisés, quant à ton cerveau...
    L'Éveil à la Phobie de Simorgh a fait en sorte de réveiller ta peur la plus enfouie et la plus terrible. Ton esprit est désormais en prise avec ta propre phobie et qu'elle quelle soit, tu n'y survivras pas. Seulement, tu es un adversaire bien trop coriace pour que j'attende ta mort bien gentiment. MEURS, SPECTRE !

En proie à une folie guerrière, Nilmesh roua alors de coups le corps de Pirithos en s'acharnant à détruire le corps inerte du Spectre sans toutefois l'achever d'un seul et unique coup fatal. L'Immortel voulait faire souffrir le Spectre jusqu'à son dernier souffle.

Pirithos ne sentait rien. Dans les tréfonds de son âme, il se trouvait désormais dans l'obscurité la plus complète. Son cœur battait de moins en moins vite, tandis que le petit garçon qu'il était s'enfonçait perdu dans les ténèbres, ignoré de tous, seul pour l'éternité.

Mais soudain, le jeune homme vit une très faible lueur se rapprocher de lui, lentement, mais surement. Il s'approcha d'elle et la prît même dans ses mains, cette lueur, cette petite fourmi qui l'avait trouvé.

  • - Tu es toute seule, toi aussi, fît Pirithos à l'être minuscule. Cela fait longtemps ?
  • - Non, répondit la fourmi d'un ton très faible, à peine quelques minutes. Je me sens mal. Je me meure, Pirithos.
  • - Non !, s'exclama le petit garçon, ne dis pas ça ! Tu ne dois pas mourir ! Je vais être de nouveau seul !
  • - Tu n'es pas seul, Pirithos, tu as des amis, tu es un Spectre d'Hadès.
  • - Un... un Spectre ?
  • - Oui, un Spectre, tu es sous l'emprise de Nilmesh, ressaisis-toi !
  • - Nilmesh... répéta le petit garçon comme si ce nom lui rappelait quelque chose. Ça y est ! Ça me revient ! Elle m'a frappé à l'aide de son Éveil à la Phobie de Simorgh !
  • - Et m'a fortement endommagée, elle est en train de te tabasser, et si tu ne reviens pas à toi je vais mourir.
  • - Tiens bon, Surplis de la Fourmi ! TIENS BON !

Pirithos se concentra afin de vaincre sa peur. Son corps d'enfant se mit à grandir, enveloppé de cosmos.

Peu à peu, les ténèbres se remplirent de Spectres que Pirithos avait connu, du Celte qui était son rival, le jeune Lokus, et même jusqu'à Gladius vinrent l'encourager. Les ténèbres disparurent. Son corps n'était que douleur mais son cosmos étincelait de milles feux.

Nilmesh fût bloqué par cette si surprenante aura beige qui s'échappait du Spectre et lorsque celui-ci ouvrit les yeux, l'Immortel recula instinctivement. Le Spectre se releva, regardant l'Immortel avec fureur. Le dernier round entre la Fourmi et la Simorgh allait commencer.

  • - Tu as perdu l'occasion de me vaincre, Nilmesh, prépare-toi !
  • - C'est toi qui as perdu l'occasion de mourir, Spectre ! Tu aurais du te laisser guider vers la mort et les Ténèbres ! Mais il est trop tard maintenant ! Meurs !

Les deux adversaires s'élancèrent l'un contre l'autre à toute allure, leurs jambes et leurs poings fendant l'air à la vitesse du son. Les deux ennemis se croisèrent et frappèrent. Leurs cosmos diminuèrent. Mais seul Pirithos resta debout.

Son adversaire, quant à elle, cracha une gerbe de sang et tomba à genoux sur le sol. Pirithos avait manqué son cœur de quelques centimètres sur la droite. Nilmesh, elle, ne l'avait pas manqué.

Pirithos cracha lui aussi une gerbe de sang et tomba à terre, tandis qu'une lueur grisâtre se répandit tel un fil le long de son corps, formant à nouveau la tant redoutée Toile Étouffante de Simorgh.

  • - Quand... quand as-tu lancé ta toile ?, demanda Pirithos, déjà étouffé par la technique favorite de son adversaire.
  • - Un dixième de seconde avant que tu ne me frappes, Pirithos. Tu te déplaces à la vitesse du son, moi, un cran au-dessus, c'est ce qui a fait la différence. Maintenant, tu vas mourir.
  • - Je ne crois pas, lança une voix que Pirithos reconnût entre mille.
  • - Le... Le Celte ?, demanda Pirithos.

En effet, à une dizaine de mètres derrière les deux combattants, était apparu le Spectre du Rat, en position de combat, prêt à débarrasser Pirithos de son adversaire.

  • - Si tu veux que je te sauve la mise, Fourmisseau, cesse de m'appeler le Celte ! Je suis Nergal du Rat, de l'Étoile Terrestre du Rongement !
  • - Un autre Spectre ? Quelle poisse !, ragea Nilmesh en frappant le sol. Dans d'autres circonstances, je t'aurai bien collé une raclée mais dans l'état où je suis... Rah ! Maudits Spectres ! Vous ne perdez rien pour attendre ! Je finirai ce que j'ai commencé !

Nilmesh fonça alors sur Nergal, qui se préparait à accueillir l'Immortel de la Phobie comme il se doit mais celle-ci ne comptait nullement l'affronter et, juste avant de le frapper, celle-ci sortit de sa tunique un étrange projectile rond qu'elle jeta par terre. Le projectile explosa, libérant une intense fumée empêchant toute visibilité.

Surpris, Nergal toussa avant de faire exploser son cosmos, ce qui eût pour effet de faire venir un fort vent d'ouest qui balaya le brouillard créé par Nilmesh. Mais celle-ci s'était évanouie dans la nature.

Nergal se précipita alors vers son partenaire et lui retira la toile de Nilmesh puis voulut l'aider à se relever mais le Spectre de la Fourmi écarta la main de son camarade.

  • - Je peux me débrouiller tout seul, Nergal, tu n'aurais pas dû intervenir.
  • - Si je n'étais pas intervenu, tu serais mort, Pirithos. Reconnaît ta défaite.
  • - Défaite ?, répéta Pirithos interloqué. Pour moi, il n'y a défaite que lorsque l'un des deux combattants rend son dernier souffle. Non, disons plutôt un match nul.
  • - Peut-être, mais à quel prix ? Regarde dans quel état est ton surplis, fît remarquer Nergal.

Pirithos remarqua alors les multiples fêlures qui parcouraient son surplis de bout en bout, sans oublier son diadème désormais privé de ses antennes d'insecte. Pirithos baissa les yeux, repensant tristement à la petite fourmi qui l'avait aidé.

  • - Ce n'est rien, je la ferai réparer une fois cette mission achevée... Tu as vu Lokus ?
  • - Non. J'ai suivi un groupe important de Soldats des Ténèbres avec un type louche à leur tête, sans doute le chef de l'expédition. Mais ils m'ont tendu une embuscade et j'ai perdu leur trace par la suite, j'ai donc continué ma route jusqu'ici.
  • - Dans ce cas, ne perdons pas de temps et dirigeons nous vers le Vieux Port. Ton apprenti est déjà parti en éclaireur.
  • - QUOI ?????, hurla Nergal. LE SALE...

Non loin de là, Nilmesh s'enfonça dans un bois proche de la route menant au Vieux Port. Ses blessures étaient importantes mais sa vie n'était pas en danger. Néanmoins, il lui faudrait un certain temps avant de pouvoir recouvrer toutes ses capacités.

Elle sentit soudain un cosmos familier se rapprocher d'elle et ne se mît pas en garde lorsque celui-ci apparût, entouré de ses hommes.

  • - Au rapport, Nilmesh de Simorgh, ordonna Abraxas d'un ton grave.
  • - L'ennemi est plus coriace que prévu, Maître. Je sors d'un combat difficile contre un Spectre qui aurait dû s'achever par ma victoire.
  • - Qu'est ce qui t'a empêché de l'obtenir ?, demanda Abraxas en se rapprochant de son disciple.
  • - Nergal du Rat, de l'Étoile Terrestre du Rongement, Maître. Il est intervenu alors que son camarade Pirithos de la Fourmi, l'Étoile Terrestre de la Sinuosité, allait rendre l'âme sous ma toile.
  • - N'aurais-tu pas pu combattre ces deux Spectres en même temps, Nilmesh ? Ce ne sont que deux étoiles Terrestres. Ils sont largement en dessous de tes capacités.
  • - Certes, Maître, acquiesça Nilmesh, mais sans mon armure et blessée je...
  • - PLUS UN MOT, NILMESH, trancha sèchement Arsalàn. Tu n'as aucune excuse. Néanmoins... tu es une Amesha, et tu as failli éliminer l'un de ces Spectres, tu as ma donc clémence... pour cette fois seulement.
  • - Merci Maître, répondit humblement Nilmesh en s'agenouillant devant son maître. Je me vengerai de ces Spectres qui ont sali mon honneur !
  • - Je le sais. Néanmoins, le cosmos d'Ipsaäl s'est éteint, ne le ressens-tu pas ?
  • - Comment ?, s'exclama Nilmesh, c'est impossible !
  • - C'est pourtant le cas. Nous devons nous méfier de ces Spectres et jouer sur la ruse pour les prendre à revers... ILS N'ECHAPPERONT PAS A ARSALAN D'ABRAXAS, DE LA NEBULEUSE DEMONIAQUE DE L'ANGOISSE ! AHAHAHAHAHAHAHA !